xxxviii                                       INTRODUCTION.
Lorsqu'il s'agit de l'union de gens de condition subalterne, les contrats stipulent aussi des apports, si modestes soient-ils; par exemple, un compa­gnon de taverne qui épouse la servante du tavernier, reçoit comme cadeau de noces de ses maîtres, oncle el tante des futurs époux, trente muids de vin, « tant blanc que vermeil, seings, nectz, loyaulx el marchans, du creu des vendanges dernières n, estimés i5o livres tournois, une chambre garnie d'une valeur de 5o livres, avec des terres à Antony, Wissous et Fresnes-lez-Rungis (n° 2146). A l'occasion du mariage d'un compagnon barbier et chirurgien avec la servante d'un apothicaire, la future fut gra­tifiée par son maître de 5 o livres tournois, pour ses salaires et services .(n° 4632).
Après avoir donné un aperçu des mariages parisiens dans toutes les classes, il n'est pas moins intéressant de voir ce qui se passait dans les campagnes pour les mariages des laboureurs ou petits marchands. Un la­boureur de Gournay en France, mariant son fils avec la fille d'un labou­reur de Blémur, près Piscop, s'engage à habiller le jeune homme ad'ha-billemens honnestes, tant robbes, chausses, souliers, ainsi que ung fils de laboureur a aprins d'estre d, et promet de faire présent à la fiancée d'une ft saincture d'argent honneste, ainsi que l'on a acoustumé de bailler à une fille de laboureur n. De son côté le père de la future donne à sa fille des terres à Domont, ainsi qu'un cheval de quinze écus, une robe de drap noir, doublée de demi-ostade, un corset de drap rouge, doublé de doublure blanche, avec un demi-muid de blé et un demi-muid d'avoine (n° 2171). Lors du mariage de la fille d'un marchand de meubles de la Ferté-Arnoul, qui apporta i,5oo livres de dot, sans compter un trousseau honnête, son beau-père non seulement promit d'habiller son fils, ft d'habillemens etves-tures qu'il luy convient avoir pour, la solempnité dudict mariage t, mais en­core de ft bailler à la future bagues et joiaulx, comme appartient, comme à une fille de bonne maison -n, s'engagea également à supporter tt lés fraiz des nopces et bancquetz qu'il conviendra faire audict mariage, comme il sera advisé par les plus proches parens d'une part et d'autre, et si prendront les futurs mariez les dons qui leur seront faictz en eslreines audict ma­riage n (n° 5280). Cette expressions/e d'honneste maison se retrouve dans